Hausse du prix des carburants. Les garages font le plein de demandes pour le bioéthanol

Les boîtiers bioéthanol, c’est quoi ?

On en entend parler de plus en plus, en marge de la hausse des prix du carburant. Le bioéthalol ou superéthanol (E85) est moins cher que les autres carburants. « Ça ne marche que pour les moteurs essence », explique Ludovic Marescot, gérant du garage et station-service Avia, à Tourgéville, aux portes de Deauville (Calvados). « On voit des clients faire des mélanges » , en optant ici et là pour le bioéthanol, mais « ce n’est pas conseillé » . Pour que tout fonctionne parfaitement, un boîtier peut être installé, dans les garages, à partir « de 800 € » , poursuit le garagiste.

Pourquoi y a-t-il une hausse de la demande ?

Ce carburant se veut plus écolo. Mais « la priorité, ce sont les économies. Le portefeuille l’emporte » , résume Jérôme Blampain, responsable de Speedy, à Touques, dans le pays d’Auge également.

Son confrère de Tourgéville opte pour une réponse imagée également, en montrant les gros prix rouges affichés à l’entrée de son commerce : plus de 1,70 € le litre pour du sans-plomb contre « 0,699 € pour du E85 » . Le calcul est vite fait : « Un plein peut se faire pour 25 €-30 €. » Certes, il faut investir, avant de faire des économies, et « il y a une légère surconsommation » , mais « ça reste rentable » et « c’est vite amorti » , avance Jérôme Blampain.

Comment cet engouement se traduit-il dans les garages ?

On n’en est pas encore à la rupture de stock des boîtiers de conversion bioéthanol, mais Ludovic Marescot constate un vrai engouement au fil des hausses du prix des carburants qui font l’actualité : « Il y a beaucoup de monde qui se renseigne. Là, j’ai quatre cartes grises en attente » , indiquait-il, ces derniers jours, précisant qu’il constatait déjà, depuis quelques mois, une demande accrue, car « c’est du pouvoir d’achat en plus pour les gens » . « Nous faisons beaucoup de devis, la demande s’est accentuée depuis cet été » , confirme Jérôme Blampain.

À en croire nos deux garagistes, confirmant les propos de Pierre Chasserey, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes sur notre site Ouest-France.fr en octobre dernier, « ce n’est que le début » . « Tous les constructeurs vont s’y mettre » , avance Ludovic Marescot, misant sur de plus en plus de véhicules équipés dès la sortie d’usine.